Pour mieux comprendre le contexte de nos opérations, nous avons pris l’habitude de poser beaucoup de questions et, parfois même, de “remettre en question”. Parce qu’il n’y a pas plus pertinent que de déroger à certaines certitudes ancrées, nous n’hésitons pas à ouvrir ces champs de possibles, mais toujours de manière constructive, et toujours au bénéfice du projet.
Questionner l’acte de construire est devenu un enjeu contemporain majeur : Une réhabilitation de bâtiment consomme de 40 à 80 fois moins de matériaux qu’une construction neuve. Ainsi, 1m² construit, même aux normes énergétiques de 2020, consommera en 15ans l’équivalent CO2 d’un aller-retour Paris-Pékin en citadine à essence: le bâtiment le plus sobre demeurera toujours celui dont la construction a été évitée.
Notre démarche vise aussi à privilégier des systèmes simples, passifs, et à la maintenance aisée. Les équipes de Co-S visitent plusieurs centaines de bâtiments par an. Elles ont pu constater l’obsolescence accélérée des éléments techniques complexes. A contrario, une conception simple et appropriable intuitivement aura toutes les chances de générer des usages libres, spontanés, et apaisés.
On estime à un minimum de 50€/m²/an le budget qui devrait être consacré au Gros Entretien Réparation (GER), hors maintenance, afin de corriger les dysfonctionnements du bâti inhérents au temps qui passe. Réemployer des matériaux de construction est aujourd’hui devenu incontournable; Réemployer des bâtiments le devient de plus en plus. Construire des bâtiments réemployables le sera tout autant prochainement.
Une stratégie immobilière devrait toujours s’aborder sur un temps prenant en compte la fin de vie d’un bâtiment. En créant des scénarios actifs sur 20 ans (réhabilitations, déplacements, constructions, ventes, etc.), et en les comparant à un scénario passifs (correction technico-fonctionnelle et maintenance), Co-S livre les réels avantages d’une opération, qu’ils soient financiers, ou en termes d’améliorations des usages.
L’intérêt de décorréler les lieux des pratiques est de se détacher des contraintes héritées du temps. C’est, d’une part, imaginer de nouvelles configurations spatiales qui seront au service des rythmes des usagers (journée/soirée, semaine/weekend, travail/vacances,…). D’autre part, l’objectif est aussi d’imaginer l’inimaginable : une fonction après la première vie d’un bâtiment, au-delà de ce pour quoi il a été originellement conçu.